
Direction artistique
Dès les premiers épisodes, j’ai été frappée par l’environnement visuel de la série, immédiatement reconnaissable comme un liminal space.
Un liminal space est un lieu de transition, souvent vide et impersonnel. Couloirs, escaliers, salles d’attente : ce sont des endroits où l’on ne fait que passer, mais qui restent chargés d’une atmosphère étrange. On y ressent un flottement, une absence de repères, comme une pause entre deux mondes. C’est exactement ce que j’ai voulu retranscrire dans cette landing page. J’ai cherché à capturer cette sensation d’isolement, de flottement et de répétition dans un espace figé mais familier. L’architecture de Lumon, que l’on reconnaît instantanément, m’a servi de base pour concevoir une interface web à la fois désorientante et captivante.

Choix des couleurs et inspirations graphiques
J’ai utilisé des palettes de couleurs extraites directement de scènes de la série. Contrairement à ce qu’on pourrait attendre d’un univers liminal souvent désaturé, Severance propose des teintes plus groovy, presque chaleureuses. Ce choix renforce l’ambiguïté temporelle de la série.
On navigue dans un environnement high-tech, mais les textures, objets et mobiliers sont inspirés des années 80. Cette dissonance visuelle participe au sentiment de malaise tout en ancrant le spectateur dans un monde sans époque précise.
Ce flou entre passé et futur m’a naturellement menée à rendre hommage à Susan Kare, pionnière du design numérique.

Graphiste américaine, elle a conçu l’environnement visuel du tout premier Macintosh. À une époque où l’ordinateur était un outil strictement professionnel, elle a su inventer un langage graphique simple, intuitif et accessible à tous.
Ses icônes sont devenues emblématiques et représentent un tournant dans l’histoire du design. Elle a d’ailleurs reçu une médaille de l’American Institute of Graphic Arts (AIGA) pour son approche novatrice et audacieuse.
Intégrer certaines de ses icônes dans ce projet m’a permis de lier mes inspirations, d’ouvrir un dialogue entre culture populaire, hommage au design féminin et esthétique rétro-technologique.




Photographies et choix visuels
J’ai été très attentive à la sélection des images. Dans Severance, Lumon Industries reste volontairement opaque. On ne sait pas ce que les employés fabriquent. Le mystère est central dans la narration et j’ai voulu rester fidèle à cette logique.
J’ai donc choisi des photographies volontairement énigmatiques. Elles suggèrent un univers professionnel mais ne révèlent rien de concret. On peut les observer, mais pas les comprendre pleinement.
Ce flou volontaire évite de compromettre la logique interne de Lumon, tout en créant une forme de tension graphique.
J’ai aussi sélectionné deux personnages visibles : Helly et Seth.
Leur présence n’est pas anodine. Helly, comme on l’apprend plus tard dans la série, est la fille du PDG de Lumon. Il est donc logique que son image soit utilisée par l’entreprise.
Quant à Seth, il est un des rares personnages à agir en pleine conscience des rouages de la société. Leur exposition visuelle est donc cohérente avec l’univers et participe à la crédibilité de la landing page.

Résultats attendus
Mon objectif était clair : présenter Lumon comme une entreprise réelle, crédible et immersive, sans jamais trahir l’esprit de la série.
Je voulais m’approprier ses codes, mais aussi y intégrer mes références, mes envies graphiques, et ma vision.
Même pour un projet personnel, chaque détail a été pensé avec exigence. De l’architecture du site au pixel perfect des composants, j’ai conçu une interface précise, fluide et cohérente.
Et pour celles et ceux qui connaissent bien Severance, j’ai glissé ici et là quelques easter eggs : des références, des indices, des clins d’œil à l’univers de la série.
Parce que parfois, ce sont les projets fictifs qui nous permettent d’aller le plus loin dans nos idées et nos émotions de designer.
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